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1)MORT IMMINENTE

Brigitte Fromont.Planas

C’est a la suite d’une grossesse extra utérine en 1982 que je me retrouve aux urgences a l’hôpital st Jean de perpignan, transportée toutes sirènes dehors par les pompiers C’est la course jusqu'à la salle préopératoire, ou je suis immédiatement endormie dés mon arrivé……

Je suis invisible sans forme, sans corps dans un coin du plafond d’où je regarde ce dérouler mon opération. Ma vision est de 360 degrés je vois le dos et en même temps le devant des 2 médecins qui s’affairent autour de mon corps Celui qui manipule le bistouri, jeune, la trentaine, de type indou, cheveux très noir très bronzé aux traits fins et réguliers, semble être l’interne. A cote de lui un peu en retrait un chirurgien d’un certain âge cheveux grisonnant qui l’interpelle « Pas si haut elle est encore jeune, elle peu encore porter des bikinis »L’interne s’exécute, et ayant plante le bistouri, entaille de gauche à droite en biais descendant. Ce qui me fait penser que ce qui m’arrive est une drôle d’expérience et qu’il faut absolument bien tout me rappeler pour vérifier la véracité de ce que je suis en train de vivre. Si à mon réveil ma cicatrice est en biais je n’aurai pas rêvée.

2)VOYAGE DANS L’Au-delà

Je suis précipitée allongée, les pieds devants, dans un tunnel sombre a toute vitesse, ou paradoxalement défilent sur les cotes a vitesse normale les images de ma vie comme sur un grand écran, je visionne les deux coté en même temps. Mes joies, mes peines, le mal que j’ai pu faire, mes bêtises mes erreurs, mes voyages, mes enfants .Ma vie de l’enfance a ce jour comme un film donnant réponses a mes questionnements ,je voie des gens que j’ai connue jadis et dont je ne me souvenais plus. Par exemple ce militaire que j’ai fréquentée a Paris quand j’avais 18ans, qui surgit dans ce défilé .Je ressens le mal que je lui ai fait en disparaissant sans plus de nouvelles, et je suis prise d’un sentiment de culpabilité et d’un très grand malaise qui me persécute, car il ni aucun mot, mais tout est transmis cérébralement... Dans ma folle jeunesse jouant de mon succès auprès de la gente masculine égoïstement je me moquais bien de leur sentiments, et ce garçon je l’avais totalement oublié jusqu'à son prénom qui me reviens comme un coup de couteau « Jean Claude »

Pendant que défile ma revue de vie, je m’approche de cette lumière intense, merveilleuse qui m’apaise et me tire vers elle .Je me sens baigner d’amour de douceur et de bien être. Une lumière incroyablement blanche et lumineuse mais pas aveuglante bien que cette luminosité soit très forte.

3) REVENUE DE L’AUTRE MONDE

Alors qu’un bien être m’envahie une intense sérénité, et qu’un bonheur sans nom m’étreins l’image de mes filles s’imposent a moi Elles sont petites, Angélique 8 ans, Maeva 6ans elles ont besoin de moi je ne peux pas les laisser. Je suis au fond du tunnel je m’approche du point de non retour il serait facile de se laisser aller vers cette plénitude, j’arrive prés d’un mur de lumière blanc, je prends la difficile décision de repartir, l’appel de mes enfants dirige ma décision, puisque le choix s’offre a moi, d’un coup sec je tape avec mes deux pieds ce qui a pour effet de remonter le tunnel a l’envers…..

Je suis dans ma chambre et a mon réveil je n’ai qu’une idée, regarder ma cicatrice, en biais ou pas ,il me faudra patienter de longs jours a l’enlèvement du pansement pour voir que ma cicatrice est… en biais

A cette époque j’étais une grosse fumeuse de gauloise et pas plutôt que le lendemain matin je me lève et pliée en deux j’arpente le couloir en direction des WC pour m’en griller une. Dans le couloir je rencontre un médecin qui apparemment est mon anesthésiste. « Ah qué bella cosa je préfère vous voir comme çà, vous nous avez fait très peur on a faillit vous perdre »

Voila il venait de me confirmer que je revenais de loin j’avais envie de lui dire : « et oui docteur je reviens de la mort !j’ai tout vue ma vie, mon opération , »mais une peur me saisie ,et je restais muette la bouche ouverte j’ai gardée cette aventure secrète longtemps et puis un jour, je l’ai racontée a une amie a Paris .Elle avait écrit un superbe roman sur le fantôme d’une danseuse La lecture de ces écrits ma fait penser qu’elle serait ouverte a mon récit Ce qui fut le cas et cette confidence fut pour moi une libération .Et depuis je me sentie plus libre d’en parler a mes proches De mon passage de l’au-delà j’ai compris que tout est continuité et que finalement nous sommes peut –être eternel. Quoi qu’il en soit je n’ai pas peur de la mort ,ou devrais je dire plus peur ‘

BFP 2015